L’heure du « coming out social » aurait-elle sonné ?

Quelle que soit votre couleur de peau, votre handicap, votre genre, votre orientation sexuelle, votre âge, la diversité dans les entreprises est une richesse qu’il n’est plus besoin de démontrer, fort heureusement.

Mais il existe un territoire de l’inclusion dont on ne parle pas dans les entreprises, car moins visible, ce sont les transclasses (terme popularisé par la philosophe Chantal Jacquet). C’est à dire ceux qui comme moi, sont passés d’une classe sociale à une autre, qui ont quitté un milieu populaire, ouvrier ou la classe moyenne inférieure, pour rejoindre certains milieux aisés ou privilégiés.

Mais, l’ascension sociale n’est pas monnaie courante. La plupart du temps, les personnes issues d’un milieu social y restent. Car la route d’un transclasse est pavée d’embûches. En effet, la vision péjorative du milieu populaire, ou ouvrier entraîne un sentiment de honte chez les personnes socialement dévalorisées. 

 « Le transclasse ne peut s’empêcher de redouter le regard de quelqu’un qui le jugerait comme inférieur. Il a peur de ne pas être à la hauteur. Cela passe parfois par un refus d’être assimilé au milieu d’origine, donc par une forme de reniement. » explique Chantal Jacquet, dans une interview pour Mag2Savoies:

Un ressenti que je retrouve souvent chez les personnes que je coache, pourtant bourrées de talents, avec très souvent des parcours qui forcent l’admiration. Pourtant elle doutent d’elles-mêmes à tel point qu’elles se refusent parfois le droit de postuler à des jobs dans lesquels elles pourraient non seulement s’épanouir mais apporter une vraie valeur ajoutée à l’entreprise. Les recruteurs peuvent alors passer à côté de pépites faute de les rencontrer ou les détecter.

Joe looks in the mirror. He sees a superhero in the reflection. It’s a metaphor of the power which is in each person

Chantal Jacquet décrit les qualités de ces transclasses comme suit : «  On dit que les transclasses ont une plus grande disposition à la transgression, car ils ont déjà violé leurs propres règles en changeant de classe. Ce passage de frontière les désinhibe, leur permet d’avoir moins peur et d’avoir moins d’attitudes convenues. Le transclasse peut injecter de la différence dans un monde uniforme. »

Assumer son origine sociale, c’est souvent un long processus d’acceptation et de revendication de son droit à la différence. Pour ma part, ça m’aura pris plus de 30 ans ! Je me suis mise à nue dans mon dernier documentaire diffusé sur France télévisions. Et oui je n’ai pas fait les choses à moitié 🙂 Un vrai coming out social public ! 😉 . Quand c’est le moment, il faut prendre son courage à deux mains et se lancer, en confiance.

Joe looks in the mirror. He sees a superhero in the reflection. It’s a metaphor of the power which is in each person

Alors si comme moi, vous voulez enfin assumer votre origine origine sociale, populaire, ouvrière ou de classe moyenne, l’heure est sans doute venue pour vous de prendre enfin pleinement votre place dans votre vie professionnelle, de faire votre « coming out social » !

Ce que je vous suggère c’est d’avoir pleinement confiance en vous et votre capacité à réussir. 


Savez-vous-même que c’est devenu tendance chez les people de clamer haut et fort son origine populaire ? Certains s’en servent même pour créer leur storytelling.

Osez affirmer qui vous êtes sans avoir honte, ou peur d’être jugé(e). Faites votre « coming out social« . Je vous y encourage et concluerais avec la citation de l’historien Jules Michelet.  « Le plus difficile n’est pas de monter mais en montant de rester soi ».

Myriam Kebani

S’affranchir des croyances limitantes

S’affranchir des croyances limitantes

« Il ne faut pas pêter plus haut que son cul » « Tu crois que tu es sorti de la cuisse de Jupiter ? » « C’est pas Versailles ici  » « Je ne suis pas Rotchild »… 
Je suis sûre que, enfant, vous avez déjà entendu une de ces petites phrases qui font partie du quotidien, en principe bien anodines et souvent pleines d’amour de nos parents. Mais elles peuvent laisser des traces négatives 

Et oui, vous avez (encore) envie de réaliser certaines envies professionnelles. Mais il y a ces pensées qui vous empêchent d’agir. Déculpabilisez-vous ! Ce n’est ni de la paresse, ni de la faiblesse, non, ce blocage est sans doute en lien avec ces phrases qui se sont transformées au fil des années en croyances limitantes et qui ont un impact aujourd’hui sur votre vie professionnelle. 

Car ces phrases, nous les entendons le plus souvent dans les classes sociales ouvrières, populaires et moyennes. Selon les chiffres, en France il faudrait en moyenne 6 générations pour qu’un descendant de famille pauvre atteigne un revenu moyen. Il y a donc seulement un petit pourcentage de prolétaires qui entre dans l’élite.

Alors, forts de ce constat, peut-on vraiment sortir de son milieu ? Oui, heureusement. Des enfants d’ouvriers deviennent des écrivains célèbres, des femmes et hommes politiques, des chefs d’entreprise…. Ou tout simplement des personnes, comme vous, comme moi, comme d’autres parviennent à faire de leur passion leur métier. Ne nous voilons pas la face, ça reste des exceptions.

Alors si nous décidions ensemble de faire en sorte de déjouer les pronostics ? De changer les croyances fondamentales avec lesquelles nous avons grandi, et qui affectent notre vie ?  

C’est possible. Ne nous habituons pas à ces peurs, ces freins, ces limites. L’important dans un premier temps est de les détecter. Écrivez ces phrases que vous avez entendues et qui font écho encore aujourd’hui dans votre quotidien. Ces pensées qui vous empêchent d’agir et de prendre cette place professionnelle dans laquelle vous voulez être.

Ne laissons pas ces croyances prendre de l’ampleur. Ne les laissons pas régir notre vie.

Myriam Kebani 

« Quand on veut, on peut » : pure construction politique

« Quand on veut, on peut » : pure construction politique

Ma raison d’être : Les mêmes chances pour tous

Vivre enfin la vie professionnelle qui vous ressemble

 

Pour comprendre la mission que je me suis donnée, je vous emmène dans les coulisses de mon parcours professionnel, celui d’une transclasse (terme popularisé par Chantal Jacquet-Philosophe) qui a quitté son milieu d’origine pour réaliser ses rêves professionnels.

Crise de légitimité

Du milieu populaire où je viens, tous me disaient qu’il était impossible de m’émanciper de ma condition, de faire de ma passion mon métier : celui de devenir journaliste à la télévision. Alors j’ai accepté cette idée et après avoir obtenu un BAC pro hôtellerie, j’ai passé les 15 premières années de ma vie professionnelle dans ce secteur. 

Métier passionnant ! J’ai fait le tour du monde. Je me disais « C’est super, tu voyages dans tous les pays, tu passes ta vie dans les plus beaux palaces de la planète. » Mais j’avais ce petit quelque chose à l’intérieur de moi qui revenait en permanence me chatouiller.  J’ai fini par me poser cette question : « Sois honnête avec toi-même, est-ce que tu es en train de vivre ton rêve de gosse ? Est-ce que tu n’es pas en train de passer à côté de ta vie ? ».

 Il y a eu ce moment d’extrême vérité. Non ! ce n’était pas ma destinée. Mon rêve quand j’avais 15 ans, c’était de devenir journaliste ! Je l’avais enfoui au fond de moi, persuadée que ce n’était pas possible de travailler dans ce domaine. « Ils » me l’avaient dit, répété… je n’étais pas née du bon côté, moi la jeune fille pauvre qui vient d’un quartier populaire, née d’une mère française et d’un père arabe… ça faisait trop. Et je ne connaissais personne de ce milieu. Mon champ des possibles se voyait donc réduit.

 Une bifurcation tardive

Pourtant à 30 ans, c’est le déclic ! Je me suis dit :  » Et pourquoi pas ? Pourquoi  n’aurais-je pas le droit, moi aussi, de faire le métier que j’ai choisi ?  » Ce jour-là, j’ai ressenti un immense soulagement. Je ne pouvais plus me mentir à moi-même. Ça m’a demandé du courage de renoncer à ma carrière toute tracée dans l’hôtellerie et de me lancer dans une nouvelle aventure, sans diplôme, sans réseau. Mais je devais y aller, coûte que coûte. Question de survie !

C’est comme ça que je me suis retrouvée à nouveau sur les bancs d’une école de journalisme, à 30 ans avec des jeunes de 20 ans. Humilité de rigueur ! Mais bien m’en a pris.

En effet, après cette première école s’en est suivie une deuxième où j’ai été diplômée d’un Master en journalisme à l’ESJ Paris. J’ai ensuite obtenu ma carte de presse et suis devenue journaliste-réalisatrice ! Et mieux encore ! Je me suis lancée un nouveau défi : Accéder au Graal dans mon métier : être diplômée de Sciences Po ! Plus rien ne m’arrêtait. Pari réussi. Un sacré pied de nez aux oiseaux de mauvaise augure.

Stop au sentiment d’imposture 

Mon chemin a été long et sinueux, mais j’ai réussi à me construire cette vie professionnelle que je désirais tant. De directrice de casting à journaliste de reportages pour TF1, M6, je suis devenue ensuite réalisatrice. J’ai réalisé mon premier documentaire d’auteur diffusé en 2018 sur France télévisions et un autre, sur le quartier de mon enfance, auquel j’ai rendu hommage, diffusé en 2022 sur France télévisions également.   

En 2007, je créais le 1er réseau des professionnels des médias pour que d’autres aient plus de facilité que moi à se lancer dans ce monde des médias si fermé. Aujourd’hui Paf&co a 15 ans d’existence avec une fidélité renouvelée de ses 18 000 membres.

Et j’ai publié mon 1er livre « Construire son réseau » dans la collection « Les nuls » paru en mars 2021.

Pour en finir avec le « Quand on veut, on peut »

Si je vous raconte ça, ce n’est pas pour étaler ma réussite professionnelle.  C’est pour dire que je fais partie des « miraculées scolaires » c’est à dire de ceux  qui viennent de catégories sociales défavorisées qui finalement s’en sortent. « Miraculée scolaire » c’est malheureusement triste de dire ça comme ça… Et pourtant, c’est la réalité !  

Il m’aura fallu aussi de la détermination. Un héritage qui me vient de ma mère Yvette (paix à son âme). Ca ne sonne pas comme un héritage et pourtant elle m’a fait ce cadeau sublime, le plus beau : savoir tomber 7 fois, se relever 8 !

Voilà, ce n’est pas vrai que « quand on veut on peut » Le mythe du self made man, je n’y crois pas, la méritocratie, c’est une illusion, une construction politique !  Les autres, sont-ils moins méritants que moi ? Qu’ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes s’ils ne réussissent pas ? Quelle idée culpabilisante ! Ne méritent-ils pas eux aussi qu’on les aide, qu’on leur tende la main pour réussir leur vie professionnelle, avoir des perspectives, construire leur vie dans la simple dignité ou tout simplement de leur permettre de réaliser leur rêves professionnels.

S’autoriser enfin à prendre sa place

Joe looks in the mirror. He sees a superhero in the reflection. It’s a metaphor of the power which is in each person

Quelle que soit le milieu d’où vous venez, de l’endroit où vous avez grandi… ne vous sentez pas prisonnier de votre passé. Faites entendre votre pluralité.. Autorisez-vous à prendre cette place professionnelle à laquelle vous aspirez.

Stop aux inégalités, à la méritocratie, et à l’élitisme dans le travail

Le moment est venu pour moi de vous transmettre mon expérience et de la partager avec vous pour vous aider à atteindre, vous aussi, vos objectifs.

Parce qu’il ne doit pas y avoir seulement quelques transclasses comme moi qui font ce voyage mais que la chance doit être donnée à tous et toutes de vivre enfin une vie professionnelle qui leur ressemble, j’ai créé Paf&co club, un club d’entraide, de partage et de solidarité : évènements, groupes de discussion, réseautage, coaching…

Bienvenue dans le club,

Myriam Kebani

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